Derrière chez nous, c’est la misère, la pauvreté et la limite du bidonville. C’est vraiment triste. Réalité difficile à regarder, pénible à digérer.
Je regardais à un moment donné, six enfants très jeunes en bas de 8 ans, dénudés, en t-shirt seulement. Des enfants, qui ne connaissent rien d’autre que ce milieu dans lequel ils grandissent.
La mère était devant eux, souriante et lavait des vêtements à la main. Elle était rendue au moment de les essorer vêtements lorsque je me suis approché de la fenêtre.
Elle lançait, à tour de rôle, un morceau de vêtement à un enfant qui à son tour l’essorait de toutes ses forces, comme seuls les enfants peuvent faire. Et à tour de rôle, chaque enfant lançait son vêtement vers la mère qui à son tour le renvoyait à un autre.
Elle a transformé une tâche difficile, exigeante, plate à mort, en situation de plaisir avec ses enfants.
J’ai eu les larmes aux yeux. Elle a compris quelque chose que je n’ai pas encore compris.
Haïti chérie, tu caches le meilleur et le pire.


